jeudi 15 janvier 2009

R.-L. DOYON et les "MARQUES" de La CONNAISSANCE


Envoi de R.-L. Doyon sur l'exemplaire N° 1 d'une édition hors commerce des bonnes pages de Mémoire d'Homme, dont les exemplaires devaient être offerts aux amis de l'auteur, on voit qu'ils ne furent pas tous des cadeaux.

Je commence aujourd'hui une série sur les "marques" et sigles d'éditeurs, vignettes, dessins, gravures, monogrammes... La plupart des éditeurs ont une "marque" afin de se rendre facilement repérable par le lecteur, certains en changent ou la font évoluer avec le temps, d'autres utilisent des "marques" différentes pour des collections spécifiques. Le cas de René-Louis Doyon éditeur à l'enseigne de La Connaissance et à la devise "on se lasse de tout excepté de connaître", est différent il choisit des dessins ou gravures anciennes ou fit dessiner une vingtaine de "marques" différentes pour ses livres. Dans son volume Mémoire d'homme, Souvenirs irréguliers d'un écrivain qui ne l'ai pas moins, Doyon reproduit ses marques, il signale que "Ces quelques dessins devaient faire l'objet d'une plaquette que l'érudit bibliothécaire et archiviste paléographe Emile van Moë, mort prématurément en 1945, devait publier."


René-Louis Doyon fut libraire, éditeur et écrivain, il écrivit seul les Livrets du Mandarin, une revue où il put démontrer sa grande érudition et son caractère entier et batailleur. Il commence sa carrière en 1913 comme employé chez Figuière, ses souvenirs sur cette maison d'édition, sur son directeur et sur son directeur littéraire, Alexandre Mercereau, sont tout à fait savoureux. En 1917 il ouvre sa propre librairie qui devient l'année suivante une maison d'édition. Comme romancier il publie en 1923 une autobiographique Mise au tombeau (1), et, en 1927, L'Enfant prodiguée publié à cent exemplaires "pour le plaisir de quelques amis et confrères de l'auteur" et réédité "allégée de quelques surcharges mais dans sa tessiture première" à la Connaissance en 1929, il est aussi l'auteur de biographies d’Isabelle Eberhardt, de Joséphin Péladan et de Jehan Rictus.


(1) Pour mieux connaître ce personnage curieux, il faut se reporter à la présentation d'Eric Dussert pour la réédition de La Mise au tombeau. Edition établie et présentée par Eric Dussert. Les Editions du Cardinal, Paris, 2000, in-8, broché, 190 pp., couverture illustrée, illustration frontispice, bibliographie.

























Marques d'éditeurs (II) - Marques d'éditeurs (III)

3 commentaires:

Mikaël Lugan a dit…

Encore une excellente initiative, cher Bruno, et qui commence bellement, puisqu'avec le magnifique René-Louis Doyon. Et c'est une amusante coïncidence : je viens de me procurer les deux petits volumes anciens déjà de Christian Laucou sur les "Justifications du Mercure de France" et celles de "la collection des Introuvables". Voilà donc une semaine "marquante".

Anonyme a dit…

Un petit ajout pour les plus curieux : les actes du colloque des Invalides sur "Les Ratés" contient "R.-L. Doyon, Léautaud raté" par le dit Dussert, qui prépare, signalons-le, avec René Fayt (l'autre éminent doyonien) la bibliographie des éditions La Connaissance. Badaboum. Et hop.

Mikaël Lugan a dit…

Décidément les bonnes nouvelles sont comme les pains du roman évangélique : elles se multiplient. Contentons-nous, sous leur poids, de ployer le chef et de nous écrier : Gloire au Préfet maritime ! Gloire à René Fayt et à la RP de l'ULB ! Gloire à Doyon & à la Connaissance ! Gloire aux bibliographes ! Gloire à Livrenblog !